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La Serva Padrona
Intermezzo de Giovanni Battista Pergolèse (1710-1736)
Livret de Gennaro Antonio Federico
EN LANGUE ITALIENNE SUR-TITRÉE EN FRANÇAIS

Mise en scène Ghislaine Lenoir
Chef de chant et piano Florestan Boutin ou Yoshiko Moria

Serpina Lucie Mouscadet
Umberto Vincent Billier
Vespone Coralie Pradet

La vie de Pergolèse fut désespérément brève. Condamné par la tuberculose, il mourut à l’âge de vingt-six ans. Toute son œuvre fut composée entre 1731 et 1736 : six années que Pergolèse consacra intensément à la création. À peine la Mort lui laissa-t-elle le temps d’offrir à la postérité un Stabat Mater et un Salve Regina, depuis le monastère franciscain où il s’était retiré. C’est en 1733 qu’il acheva La Servante maîtresse. Une servante manigance pour épouser son maître. Sous les habits inoffensifs de la comédie, Pergolèse pressentait-il le séisme qu’allait déclencher son opéra bouffe en France ? Qu’importe. À partir de là, la vie du compositeur est dépassée par son œuvre. Seize années après sa mort, une troupe de comédiens italiens s’installe à l’Académie royale de Musique pour y jouer La Serva Padrona. Scandale. La France se divise en deux camps : Rameau et les défenseurs de l’opéra à la française, Rousseau et ceux qui rêvent de nouveaux horizons teintés de mélodies italiennes. De pamphlet en pamphlet, l’incendie finit toujours par oublier l’étincelle qui l’a fait naître. Ce feu éclate pourtant à chaque représentation comme une évidence : il y avait assez de théâtre dans La Servante maîtresse pour ébranler la vieille tragédie lyrique et allumer la Querelle des Bouffons dont devait sortir l’opéra moderne.